Vaches à lait - David Greyo - Photographe suisse à Echallens

Vaches à lait Il y a longtemps que je n’ai pas poussé un coup de gueule, du moins sur mon blog et n’allez pas croire que c’est parce que tout va bien…

C’est avec l’achat il y a quelques semaines d’un Canon EOS 5dmarkII que se cumule depuis le ras le bol d’être pris pour une « vache à lait ». La photographie, tout « nature » soit elle, ne dérogeant pas aux vices de la société de consommation dans laquelle nous vivons. En effet, l’achat d’un nouvel appareil photo, qui déjà en soit est fortement incité par le marketing et les innovations distillées au compte-gouttes par les constructeurs, engendre en cascade une série d’achats supplémentaires obligatoires. Avec un nouveau boîtier, chaque fois, c’est également un nouveau grip et de nouveaux jeux de batteries qu’il faut acheter. Et oui ; à chaque boîtier son propre modèle, incompatible avec les suivants. Il ne reste qu’à mettre au placard tout l’ancien matériel devenu has been. Et question batteries, si écologiquement c’est toujours aussi polluant, nous avions les batteries no name qui étaient intéressantes puisque aussi performantes et nettement moins coûteuses que les modèles estampillés par la marque. Mais voilà, c’est fini ! Retour au monopole avec l’apparition de puces intégrées dans les batteries. Quelle innovation utile pour le photographe ! Avec ça nous pouvons savoir combien de photos sont faites avec la batterie… Le pendant de cette donnée primordiale s’il en est, c’est que le brevet des puces est bien évidemment protégé et que les batteries no name ne sont plus compatibles avec le boîtier (pour info : ces batteries fonctionnent mais le boîtier n’affichera pas le témoin de charge, il faudra donc attendre la panne sèche pour savoir où elle en est au niveau de sa charge. De plus les chargeurs d’origine ne permettent pas de recharger des no name non pucées ).

Vient ensuite le logiciel de traitement des images, Photoshop dans mon cas, pour ne pas le citer. Et oui, mauvaise nouvelle : la version que vous utilisez ne sera dorénavant plus mise à jour, elle est périmée puisqu’elle a 2 ans. Pour continuer à pouvoir travailler ses images, il faut racheter la mise à jour du logiciel et passer à sa dernière version. Hop, encore un petit délestage financier au passage. Et une fois installées, ces nouvelles versions qui n’ont de nouveau que des utilitaires dont nous n’avons besoin sont devenues gourmandes en ressources. Du coup, le PC rame à mort. Un complément de barrettes mémoire fera l’affaire dans un premier temps, mais rapidement un nouvel ordinateur sera indispensable…

Mais revenons à notre nouvel appareil photo, parce que ce n’est pas terminé. Durant plusieurs années, nous constituons tous progressivement un sac photo qui réponde à l’ensemble de nos besoins. De ce coté là, au fil du temps on voit le bout des investissements… Encore faut-il ne pas avoir opté pour du Sigma ! Déjà dans le passé nous avons pu constater des problèmes d’incompatibilité avec les nouveaux boîtiers, c’est au tour des flashes de ne plus être compatibles. Alors qu’ils étaient identiques à ceux de la marque en terme de performance, avec les nouveaux boîtiers sortis, ils deviennent inutilisables… A priori pas de mise à jour possible, il ne reste donc plus qu’à les remplacer et sortir encore une fois sa carte bleue. Pour le moment c’est parsqu’il ne s’agit pas d’un équipement de la marque, mais il n’y a qu’un pas pour que le vieux flash de la marque subisse le même sort.

Bref, si du point de vue de la qualité des images et des performances, il n’y a rien a regretter du temps de l’argentique, du point de vue de la péremption du matériel, par contre… Fini de voir réutilisés de vieux objectifs recyclés trouvés en brocante ou un flash adapté auquel on aura bricolé un câble d’alimentation, maintenant nous sommes bel et bien dans l’ère du matériel jetable et des consommateurs « vaches à lait ».